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Se rendre à soi - 2ème partie

Plonger ou rester au sec ?

Les résistances à entrer simplement dans l’expérience de l’être, nous amènerons d’une part à les expliciter (car elles sont simples à comprendre), afin que cette compréhension autorise au changement de planète et que le mental ne se rebiffe pas en déclarant que tout cela est foutaise. D’autre part, nous proposerons une démarche simple, comme un apprivoisement à cette expérience extra-planétaire, un essai de micro-changement qui soit acceptable le temps de vérifier par l’expérience (un mois ou deux, pas plus), et praticable au quotidien, sans rompre le rythme des occupations auxquelles nous sommes «attachés ». Une démarche prudente, pour voir…. Pour les spécialistes en communication, cette démarche pourra être repérée comme contre-paradoxale[3], facilitant le changement de planète sans créer un changement majeur d’attitude par rapport à ce qui nous tient à cœur. Si ça ne fait pas peur, on pourra aller plus loin… Sinon, on restera comme on est, et on continuera à driver chez Mac Do.

Avec prudence donc, car nous accueillons aussi les hésitations à changer, cet ouvrage vous invitera peu à peu à aborder cette attitude contre-paradoxale : s’accueillir. Puisqu’il n’y a rien à attendre, s’accueillir. En effet, tout est là. Accueillir soi ou Soi (on verra plus tard pour les subtilités : est-ce un petit s ou est-ce un grand S), c’est ne rien attendre qui ne soit pas là, dans ce que nous sommes. Autrement dit, être curieux de ce qui est déjà là et qu’on ne devine même pas. Une démarche ethnologique, d’une certaine façon, qui accepte de regarder, ou plutôt de ressentir, avec ces nouvelles lunettes, ce que nous croyons connaître depuis longtemps : soi.

La porte du soi : goûter son souffle et en jouir

L’accueil de soi n’est pas un nouveau discours à inscrire dans sa tête. Il s’enracinera sans doute dans le ventre car il se passe tant et tant de choses, tout au long de la vie, dans cet antre du souffle ! Fermer les yeux et respirer tranquillement, sans rien attendre. Goûter, oui goûter maintenant ce souffle en sentant ce que ce souffle a de délicatement jouissif. Se sentir, se goûter dans le plaisir du souffle. Y a-t-il une question qui demeure dans le plaisir du souffle ? L’ombre d’une pensée ? Non ? Alors vous êtes en soi. Vous avez ressenti un instant, dans la porte qui s’ouvrait sur votre ressenti, la délicate attitude de l’accueil de soi. Si vous le refaites quelques fois, nul doute que votre corps s’en souviendra. Car il y a  une mémoire du corps, peut-être dans nos cellules. Et nul doute que le soi se rappellera à vous pour pérenniser peu à peu ce léger bonheur. Ces quelques ressentis, aussi modestes soient-ils, constitue une porte fondamentale pour accéder à la joie et à la paix tranquille de ce que nous sommes, quand nous faisons ce petit pas de côté en deça du formatage puissant de la pensée. Et nous vous accompagnerons de diverses façons, au cours de cet ouvrage, pour qu’il se renouvelle comme une expérience rassurante de ce que nous pouvons devenir.

Ce long préambule de précautions et de fines indications est à l’usage du rationaliste récalcitrant que nous sommes tous plus ou moins quand il s’agit de nous ouvrir vers nos ressentis, plutôt que de chercher encore et encore par la réflexion ce que nous pouvons bien êtr. Cela paraîtra peut-être fastidieux. Rassurez-vous, c’est la dernière résistance avant l’accès au soi. Il peut paraître surprenant que l’ethnologue de l’être, appelons-le l’ontologue, préconise la jouissance comme indicateur qu’il est sur la bonne voie dans son observation du soi, de l’être profond. Mais la jouissance n’est-elle pas le goût de la chose, ce par quoi nous approchons son être avant que la pensée ne s’en empare, avant qu’elle le nomme et le décrive ? L’observation par le goût des choses, appelons-les sensations ou émotions, ou ressentis, apparaît ainsi comme un protocole, (le seul ?) permettant, pour l’ontologue, d’observer (nous dirons alors « sentir » ou « goûter » plus facilement que « voir») l’être dans sa subjectivité première, avant qu’il ne passe dans la moulinette de la soi-disant incontournable relation à l’autre. Il existe un être-en-soi à vivre avant de passer à l’ « être-avec ».

Et c’est bien là que commence le changement auquel appelle l’ontologue, quand il parle d’un saut logique ou d’un plongeon sur une autre planète. Et c’est peut-être là que commencent les résistances à changer quand il est question d’être simplement ce que l’on est. Quand Dieu a dit à Moïse sur le Sinaï : « Je suis ce que je suis », il aurait pu lui dire  plus clairement : « Sens ce que je suis ». Pourquoi entretenir le mystère du goût de l’être et renvoyer Moïse et les autres à l‘ignorance du jouir. Il y aurait peut-être eu moins de violences dans l’histoire des religions. Mais c’est une autre histoire. Et imaginez le grand René disant tout à coup : « Je sens donc je suis ». Descartes sensuel, je rêve.

Je commencerai donc par le long poème de s’accueillir. Un long poème car l’accueil de soi  nous conduit à la nécessité de s’enraciner. Sans nos racines obscures dans les entrailles de la Matrice Terre, de quelle sève pourrait-on se nourrir ? L’ouverture alors nous prendra et nous pourrons vibrer de Lumière. Puis l’éveil paisible dans l’abandon à soi.

Il restera à s’apprivoiser à ce chemin de méditation pour devenir soi/Soi. Comme on était en arrivant, mais enraciné dans le soi/Soi en plus. Au jour le jour. Sentir que l’on se transforme peu à peu dans la grande Sécurité du Soi. Alors seulement, s’abandonner. Le découvrir dans la vie quotidienne à travers de courtes méditations, une ou deux minutes, de courtes méditations dans le fatras de la conscience commune, dans les interstices souvent inconscients de la conscience quotidienne.


[1] Ramana Maharshi,  maître indien védentiste,

[2] Le bouddhisme chan s’est développé à partir de l’enseignement de l’un des premiers disciples du Bouddha,  parti pour la Chine, Boddhidarma. La doctrine, s’il en fut une) s’est alors plus ou moins imprégné des philosophies locales notamment taoiste et confusianiste

Il a pris la forme du zen quand le disciple est parti au Japon.

Le chan s’est diversifié en de multiples courants, se répartissant entre deux voies principales, subitiste et progressive. Les maîtres chan sont réputés pour leur pratiques iconoclastes du bouddhisme, préférant parfois provoquer ou rudoyer le disciple plutôt que de s’étendre dans des palabres inutiles. La provocation devient alors un art de lever les résistances  pour conduire directement à l’éveil.

[3] Le contre-paradoxe est un concept créé par Mara Selvini, Thérapeute familiale systémicienne italienne du siècle dernier. Le contre-paradoxe a une double fonction : répondre à la demande impossible (parce que mal posée en termes logiques) du demandeur de changement (l’impatient !) en lui faisant expérimenter que la réponse est ailleurs et en lui faisant s’apprivoiser au véritable changement de logique, donc de paradigme, que cela nécessite.

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Commentaires: 17
  • #1

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:50)

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    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:51)

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  • #3

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:51)

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  • #4

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:51)

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  • #5

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:51)

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  • #6

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:52)

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  • #7

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:52)

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    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:53)

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  • #13

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:53)

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  • #14

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  • #15

    ${@print(md5(31337))}\ (lundi, 16 août 2021 06:54)

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  • #16

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:55)

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  • #17

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 06:55)

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