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Pour aller plus loin

De toute évidence, on trouve pour la première fois ce concept de SOI en Inde, il y a environ 6000 ans. Il est la cheville ouvrière du grand livre des Védas à l’origine de l’hindouisme.

Je n’ai pas lu les Vedas dans le texte, mais il a donné naissance à une voie de compréhension du monde fondée sur cette notion de soi.

Je l’ai personnellement abordée et expérimentée à travers les écrits attribués à Ramana Maharshi (1879-1950), grand maître du sud de l’Inde dont je visitai pour mes cinquante ans l’ashram situé près de Pondicherry, dans la ville sainte de Tiruvanamalai que domine une petite montagne révérée par les hindous, l’Arunchala.

 

Comment aborder la vaste notion du soi ?

Une chose est sûre. On sent autre chose dans ce terme, soi, que dans la notion de moi.  Soi est plus vaste. Moi rend compte d’un espace clôturé. Soi ouvre vers des contours plus larges. Ainsi en est-il de« rentrer chez soi ».  On sent bien qu’on n’est pas le seul à goûter ce plaisir, cette sécurité, cette chaleur rassurante du « chez soi ».

On pourrait dire que c’est un terme générique qui parle du sentiment du retour à la maison. Soi parle à la fois de moi et de toute une communauté de ressentis partagés. Peut-être un sentiment universel. « Il fait froid, il faut rentrer chez soi ».

Penser à soi et penser à moi, quelle distance sépare ces deux expressions ! Penser à soi est universel. Comme penser à autrui. Soi et autrui font unité. Ils parlent presque d’une même sensation. Il y a du partage en commun.

 

On l’aura compris, le soi est une sensation partagée, une unité existentielle, quand le moi, lui, a pour fonction, comme utilité, de diviser, de différencie, moi et l’autre. Et l’on pourrait dire : en soi, c’est rassurant ...

Ce qui est à moi n’est qu’à moi. C’est le fameux ego qui, nous le verrons, est une autre façon de se rassurer.

En mettant des barrières autour du sujet en relation avec le monde. On parlera ainsi de façon savante, d’un certain niveau ontologique de l’être-en-soi, et d’un autre niveau logique, celui de l’être-avec, de la relation.

L’être-avec est notre façon d’être de tous les jours, gérée par notre mental.

L’être-en-soi s’aborde par la méditation, en faisant silence et en savourant ce que l’on est, simplement. Par exemple en goûtant sa respiration. L’être-avec est ce que l’on se raconte en permanence, nos réflexions, nos discours intérieurs et extérieurs, parfois utiles, parfois inutiles, parfois heureux, parfois terrifiants. Nous y reviendrons longuement.

 

Pour le moment, représentons-nous le soi et le moi comme des poupées gigognes : le soi silencieux contient le moi qui parle.

 

Nous parlerons la semaine prochaine de l’éclairage de l’approche bouddhiste par rapport à la notion de soi.

Namaste. DM.

 

 

 

 

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