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Vous avez dit micro-méditation ?

2 juillet 2019. Vous avez dit micro-méditations ?

J’ai inventé ce terme en 2017 à partir de mon expérience personnelle, puis j’ai découvert en lisant Daniel Ogier que cette expérience était déjà décrite dans le bouddhisme tantrique cachemirien voici quelques siècles… Humilité et joie de la redécouverte.

L’objectif clairement visé dans ces petites méditations de quelques secondes ou minutes, est de s’exercer au quotidien à répéter le geste intérieur qui nous permet de glisser en SOI pour nous habituer à nous décaler de la fameuse réalité commune et réaliser que le silence et la paix du mental sont vraiment un jeu d’enfant, au sens propre du terme. Sentir que cela est à notre portée une fois puis cent fois par jour, transforme progressivement notre attitude profonde dans la vie quotidienne. Peu à peu, nous ne sommes plus comme la bernique sur son rocher, attachés, que dis-je attaché, accrochés, aspirés dans la réalité commune, à nous agiter intérieurement comme un arbre que le vent s’amuse à secouer. Comprenez bien que cette découverte de la micro-méditation est également une micro-médication contre l’anxiété ravageuse et de nombreuses colères ou peurs déstabilisantes.

Alors c’est quoi ces fameuses micro-méditations ? Cela se met en place à n’importe quel moment de la journée, de préférence quand on s’ennuie où qu’on s’énerve. Où quand on épluche les carottes. Imaginez un classique repas de famille où s’alignent les anecdotes les plus triviales voire quelques déballages croquignolesques. Ou bien imaginez la salle d’attente du toubib ou il n’y a plus de chaises vides, ce qui en dit long sur l’attente qu’ii va falloir supporter. Ou bien imaginez un des nombreux déplacements en voiture dont vous devez vous acquittez pour aller travailler ou faire vos courses. Merci Radio-Margeride ou France-inter de remplir le vide sidéral de notre encéphale. Au moins on est connecté au monde et nous voilà sauvés de l’envahissement du silence ou de notre moulinette télencéphalique. Vous connaissez, le télencéphale ? C’est la partie la plus noble de l’homme, celle qui nous différencie des bêtes : la partie frontale de notre cerveau, déjà fortement développée et appelée paraît-il à un prodigieux développement  dans les siècles à venir. Pour en faire quoi ? … Toutes ces conversations intérieures qui comblent nos incertitudes existentielles ?

Mais revenons à notre exercice. Nous sommes là à ne rien faire que bavarder intérieurement. Le méditant craque. Pourquoi ne pas utiliser ce temps pour faire l’expérience du non-penser dans le non-agir ? Un jeu d’enfant, disais-je, pour découvrir qu’on est encore bien vivant, paisible, calme et heureux au fond de nous. Voici l’exercice qu’on pourrait nommer : décoller pour entrer dans le palais du soi. Curieux ? Alors vous êtes prêt.

L’exercice consiste à respirer spontanément, par le nez si vous en avez envie, car on y sent mieux  ce qui se passe. Mais écoutez et respirez surtout comme votre corps vous le fait sentir. Second aspect de la consigne, le plus important : goûtez, savourez, en un mot jouissez de ce que vous ressentez en respirant, dans ce va-et-vient de l’inspir et de l’expir. C’est tout.

Cette aptitude à faire cela, c’est exactement votre aptitude à méditer, votre aptitude naturelle à vous donner du bonheur. Au moment où vous parvenez à cela avec la plus grande curiosité, vous atteignez le seuil du palis du soi. Si vous vous êtes autorisé cinq secondes à faire cela, vous découvrez que vous êtes libre d’accéder au bonheur d’être vous-mêmes. Relâcher maintenant les épaules pour mettre vraiment ce bonheur dans votre corps.

 

Ces cinq secondes peuvent vous permettre de renaître. Je n’exagère pas. Essayer une nouvelle fois. Sans le savoir, vous découvrez que, pendant cinq secondes, vous n’avez plus pensé. Enorme. L’expérience du fœtus ou du nourrisson que vous aviez enfouie en vous. Je n’en dis pas plus pour aujourd’hui. Ce serait gâcher le plaisir. A bientôt.

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