Soi et lumière ?

Quand j’évoque les quelques moments exceptionnels de ma vie où il m’a été donné de connaître des moments de « grâce », que je décris volontiers comme des vécus de samadhi (satori), je les décris d’abord dans leur nature anobjectale, c’est-à-dire dépourvus d’aspects relationnels (une rencontre avec quelqu’un). Il s’agit de ce que je nommerais du « pur ressenti », autrement dit un état émotionnel intense à la limite des larmes. Pas d’objet, personne qui me parle, mais un bonheur immense, une paix amoureuse qui peut couler en cascade ou s’épanouir en un feu éblouissant. Ces moments sont toujours vécus dans un contexte lumineux qui emplit  l’espace où je suis et qui produit « en moi »une extase, un enthousiasme, une joie débordants. Cela n’est qu’une traduction. En effet, il n’y a en fait ni moi, ni espace, ni à proprement parlé de débordement. Mais il y a bien lumière éblouissante. Je suis tout cela dans une sensation d’unité totale, sans temps ni espace. Tout cela est vraiment vécu comme un saut de conscience, un plongeon dans une autre réalité que la vie commune. Cela arrive brusquement, sans prévenir, même si je suis alors dans une situation de prière ou de méditation profonde. Cela se termine de la même façon. Cela est différent du « glissement » que j’évoque quand je parle de l’entrée dans le palais du soi, à l’occasion des micro-méditations ou de la « danse du soi ». Dans ces moments-là, qui sont très fréquents, il s’agit d’une transformation de l’attitude intérieure, qui s’installe dans la paix du mental. Dans ce glissement,  l’accent est davantage vécu dans la paix, le calme, la joie simple et tranquille. Il n’y a pas l’intensité émotionnelle de ces plongeons dans le samadhi. Il n’y a pas non plus l’embrasement lumineux qui caractérise le « plongeon » dans un autre état de conscience. Y aurait-il deux niveaux de soi ?

Quant à une voie de la lumière, appelée (abusivement à mon avis) lumière quantique, je ne saisis pas bien à quelle expérience elle se réfère. Quelle émotion accompagne ce concept énergétique qui traduirait une vibration amoureuse ? Lucifer aussi est décrit comme un être de lumière…   Alors de quelle lumière vécue parle-t-on dans la « « spiritualité quantique » ?