Quelle posture, suite ?

Le dernier article vous a-t-il dérouté ? Ou l’avez-vous ressenti avec plaisir, dans la liberté qu’il vous proposait. C’est que nous sommes habitués à des formes précises quand il est question de posture. Dans les yogas, il y a une posture pour chaque pas de danse de la vie.

La posture de yoga qui parle le mieux de l’accueil de soi est celle qui se nomme l’embryon d’or. Eh oui, bien évidemment. Remarquez d’abord qu’il ne s’agit ni du bébé ni du fœtus, mais bien de l’embryon. Par ailleurs, il aurait pu dormir, mais non, il est d’or.

J’ai déjà évoqué, dans l’onglet Question du jour, la question du ressenti de l’embryon. Autrement dit, le soi est-il déjà né dans ce petit être provenant tout droit de l’union des deux gamètes mâle et femelle et dont les organes sont encore en devenir. Et bien la Tradition yoguique tranche le débat à sa façon. Mettez-vous dans la posture et ressentez.

Quelle est cette posture ? Agenouillé, les pieds joints et les mains le long du corps. La tête posée au sol. L’être est ainsi « regroupé » sur lui-même, dans la sensation de son unité. Le respir fait ce qu’il peut. L’embryon respire-t-il ? Le respir sommeille, il est bien vivant. Dans cette sensation d’unité, de masse vivante, la tête se ressent comme le germe à devenir et les mains comme des feuilles encore froissées. C’est pourquoi je nomme aussi cette posture la graine qui va lever. Dans cette acception, la posture se déroule alors à un moment donné ; elle se déploie vers le ciel en ouvrant ses branches et en se transformant en arbre.

Cette sensation d’unité qui se déploie rappelle la proximité phylogénétique entre l’animal et le végétal, avant la séparation entre les deux destinées : l’une qui reste immobile, l’autre qui devient mobile. L’accueil de soi nous introduit, dans l’embryon d’or, à ce ressenti profond  de notre enracinement indispensable dans la terre mère. Il est à la fois une source d’unification de notre être et un rappel à la nécessité d’un enracinement dans le Soi. Ressenti de paix et d’humble gratitude au vivant.