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Mon père imaginaire ?

Et mon père imaginaire ?

Connaissez-vous mon père imaginaire ?Vous ayant présenté ma mère imaginaire, je me dois de vous dire quelques mots sur mon père imaginaire qui, au fil des ans, a remplacé mon père de sang comme un guide fidèle, doux et simple, à l’image de mon père naturel.

Ramana Maharshi passa sa vie au sud de l’Inde, dans le petit village de cent cinquante mille habitants de Tiruvanamalai un peu au nord de Podichéry, qui comporte un temple imposant au pied du mont sacré Arunchala et un ashram où il passa la plus grande partie de sa vie d’adulte.

Je m’y suis recueilli une journée durant, devant la petite caverne où il séjournait à la belle saison. Cette émotion est toujours là et il ne fait aucun doute qu’elle a guidé pas à pas mon chemin d’ontologue et l’écriture de mes ouvrages. Le lecteur pourra s’en rendre compte en parcourant le récit de sa vie dans cet article du magazine Yoganova dédié au yoga et datant de 2015.

 

 

14 Avril 1950, il est 18 heures 47, la nuit commence à s’étendre sur l’Inde du Sud et Tiruvannamalai  s’habille des ombres du crépuscule lorsque, soudain, les regards sont attirés vers le ciel par une étrange traînée lumineuse : un météorite de grande magnitude trace un immense éblouissement au-dessus de la montagne sacrée d’Arunachala ; venue du Sud, la déchirure de lumière va se perdre au sommet du mont.
Les témoins du phénomène sont surpris par la beauté et la lenteur du météore, mais aussitôt ils sont pris d’un pressentiment ; une foule inquiète se précipite alors vers l’ashram où réside Sri Ramana, le sage de la montagne. Au même moment, à Pondichéry, Mira Alfassa, la mère de l’ashram de Sri Aurobindo, prend l’air sur sa terrasse ; surprise par la lumière céleste elle murmure à son entourage : « Tiens, une grande âme s’en est allée!»
Annamalai Swami, un proche disciple de Sri Ramana, était assis devant la hutte qu’il occupait aux abords de l’ashram ; souffrant de graves troubles gastriques il ne pouvait manquer cette grande lumière dans le ciel,(…) beaucoup de gens ont vu cette lumière et ont rapporté qu’elle ressemblait à un météore ; elle m’apparut sous une forme différente : je vis au milieu du ciel une grande colonne de lumière (…) tandis qu’elle se manifestait pendant une période d’environ 2 mn elle descendait lentement vers l’ashram. Quelques minutes plus tard un sâdhu vint me dire que Bhagavan (Sri Ramana) était mort…au moment exact où l’on m’annonça la nouvelle les maux d’estomac s’évanouirent et ne réapparurent jamais. »

A Tiruvannamalai ; le photographe Henri Cartier Bresson, à la vue de cette lueur déchirant le ciel, se rend en hâte à Ramanashram. Les jours précédents il avait photographié Sri Ramana Maharshi, exsangue, rongé par un cancer, allongé sur son sofa.
Seul son regard de braise témoignait de la vie intense qui l’animait..

A 18 h 47 précises, après avoir demandé qu’on le mette en position assise , Ramana offre un dernier regard à la foule, une larme perle alors au coin de ses yeux et le saint homme rend son dernier souffle à l’Infini dans lequel il s’était immergé au sortir de l’enfance.

 L’évènement prend immédiatement une ampleur mondiale ; le reportage et les photos de Cartier Bresson paraissent dans la presse internationale (notamment Life Magazine) ; Tout ceux qui connaissaient l’existence de ce mystique hindou réalisent alors que l’humanité vient de perdre la présence physique de l’une des plus grandes âmes de son histoire.

Dans l’enceinte de l’ashram, dans les rues de la ville, partout, c’est l’effervescence et le désespoir. Tous veulent toucher le corps recroquevillé que l’on sort de la salle de méditation. Des milliers de témoins se sentent soudain comme orphelins, les disciples pleurent doucement dans la poussière du soir. Ils ont déjà oublié les paroles que leur
maître leur avait offertes quelque temps auparavant : « Ne vous accrochez pas à la forme du gourou : elle périra, (…) le vrai Bhagavan réside dans votre cœur comme votre propre Soi. Voilà qui je suis vraiment. »

L’EXPERIENCE LIBERATRICE DE LA MORT

Qui était cet homme simple, vivant presque nu sur sa montagne de pierres brûlantes ?
Qu’a t’il fait d’extraordinaire pour recevoir tant d’honneurs et susciter tant de ferveur à l’instant de sa mort ?
Le grand paradoxe spirituel de celui que l’on nommera plus tard « Bhagavan » est que le jeune Venkataraman Ayer ne suivra aucun enseignement particulier et ne pratiquera aucune des disciplines et ascèses suivies par tous les chercheurs spirituels en quête de l’Eveil ; il n’aura ni maître ni gourou. Ramana Maharshi en 1904.
Les écritures sacrées et les pratiques rituelles lui sont étrangères ; il entrera en sainteté innocent, directement par la grande porte : celle, abrupte, de l’expérience de la mort.
L’enfant naîtra le jour de la procession annuelle de Siva Nataraja, à l’instant où le dieu rentra dans le temple de Tiruchili au Tamil Nadu. C’était le 30 Décembre 1879.
Venkataraman passa une enfance sans histoire entre ses parents et ses frères recevant l’éducation d’un jeune brahmane ; ses seules lectures étant celles de la vie des saints tamouls qu’il découvre vers 16 ans. Cependant, la visite d’un oncle lui révèle l’existence d’Arunachala ; le mot même le met en émoi et éveil en lui un profond désir d’absolu.
Lorsqu’il apprit qu’il s’agissait d’une montagne des environs de Gingee, plus au nord, il se sentit irrésistiblement attiré par ce lieu.
Mais l’expérience déterminante le saisit à 17 ans alors qu’il se trouvait seul dans sa chambre :

« Je fus pris soudain d’une violente peur de la mort (…) Je me disais : je vais
mourir ! Et je me demandai que faire ; il ne me vint pas à l’idée d’appeler quelqu’un
(…) je sentais qu’il me fallait résoudre moi-même le problème et sur le champ (…) je
me répétais : maintenant que la mort est là, que signifie-t-elle, qu’est ce que mourir ?
C’est ce corps là qui meurt ! Je m’allongeais et laissais mon corps rigide, mais étais-je
mort par la mort de mon corps ? Mon corps est il « moi » ? Et je réalisais soudain que
l’esprit lui ne pouvait être touché par la mort ; ce qui veut dire que je suis un esprit
immortel. L Atman, le Soi, était la seule chose réelle au cœur de cette expérience. La
crainte de la mort avait disparu pour toujours et l’absorption dans le Soi se poursuivit
sans interruption. »

Telle fut la seule initiation spirituelle reçue par le jeune homme ; expérience irrémédiable et déterminante sur laquelle il engagea toute sa vie : la fusion définitive de sa conscience dans l’Esprit Universel.

EN QUETE D’ARUNACHALA

Quelque temps plus tard, poussé par l’appel de la montagne sacrée, Venkataraman s’enfuit comme un voleur avec quelques roupies « empruntées ».Il laissera une simple note à ses parents : « Je suis parti à la recherche de mon Père selon son commandement.
Ceci (parlant de lui-même) est simplement engagé dans une entreprise vertueuse, il n’est donc pas nécessaire que quiconque critique cet acte et ne dépense d’argent pour rechercher ceci. »
Après un voyage épique et plein d’imprévus – car il ne savait pas vraiment où il allait – le jeune homme parvint enfin au but ultime ;Arunachala , la colline rouge. Il jette les quelques piécettes qui lui restaient dans un bassin sacré, se fait raser le crâne et, le 1er septembre 1896, il pénètre dans le grand temple de Tiruvannamalai. Après avoir traversé ses vastes cours et parcouru ses couloirs de granit, il parvient au cœur du sanctuaire. Là, dans le saint des saints, Venkataraman tombe en extase devant l’antique Siva-lingham. C’est dans cet état qu’il va s’isoler en silence dans la salle aux 1000 piliers ouverte sur la première cour du temple.
Importuné par des enfants il se réfugie alors dans une crypte désaffectée cachée sous les dalles du bâtiment et, pendant plusieurs semaines, il demeure immobile dans la pénombre humide jouissant de l’union parfaite avec le Soi, son « Père » .
L’un des nombreux sâdhus du temple s’appliqua à protéger le jeune ermite du harcèlement des enfants qui lui jetaient des cailloux, ce fut son premier disciple .Il décida ensuite de tirer cet étrange méditant d’une cellule où il risquait de mourir d’inanition. Venkataraman fut lavé, nourri, soigné et pris en charge par un groupe de sâdhus qui le surnommèrent alors « Brahmana swami ». Le jeune swami demeurait muré dans son silence, son esprit totalement détaché du monde, mais cela ne l’empêchait pas de s’attirer des disciples. Il résida en différents sanctuaires puis s’établi dans une grotte aménagée sur la colline : Virupaksa cave. Là, il s’immergea à nouveau dans sa paix intérieure.

Les évènements de la jeunesse du jeune swami, ainsi que de nombreuses anecdotes, sont
racontés dans les témoignages de ces disciples des premiers instants. Tous ont vécu
ensuite dans la lumière de celui qu’ils ont admis comme leur gourou et tous ont vécu jusqu’à un age très avancé.
Ayant enfin retrouvé sa trace, la mère de Vankataraman vint l’implorer de retourner à la maison ; celui-ci resta immergé dans son silence et ne réagit à ses larmes. Plus tard, elle décida de revenir et de s’installer auprès de son fils à Skandashram , une grotte aménagée près d’une source à mi-pente du mont. Là, après qu’il l’eut guérie d’une grave typhoïde, elle demeura jusqu’à sa mort, comme simple disciple, dans le rayonnement de son fils.

Un nombre croissant de visiteurs bravait les pentes caillouteuses d’Arunachala pour venir s’asseoir auprès du Chinna Swami –ainsi qu’il fut alors renommé- celui-ci avait retrouvé la parole et s’entretenait volontiers avec les curieux et les disciples, répondant à leurs questions ou commentant les textes sacrés qu’on lui lisait.
Mais sa renommée avait depuis longtemps dépassé les limites de la ville, et, bien qu’il ne quittait jamais sa grotte que pour arpenter la montagne , Ramana Maharshi recevait des personnes venue de toute l’Inde britannique . C’est ainsi que des voyageurs occidentaux, attirés par la rumeur, ou par quelque mystérieux pouvoir spirituel, parvinrent jusqu’ à l’ermitage du sage et s’assirent à ses pieds : Paul Brunton, Sydney Cohen, le major Chadwick seront les premiers porte-parole de son enseignement en occident.

Apres la mort de sa mère, Ramana Maharshi – c’est ainsi que tout le monde le nommait maintenant – descendit s’installer auprès de son tombeau, au pied de la montagne. Ce fut la naissance de Ramanashram, l’actuel ashram ; une simple hutte de bambou et de feuilles de palme, plantée près d’un bassin sacré sur le chemin rituel du pradakshina autour du mont. Ce lieu plus accessible permit à un nombre croissant de visiteurs de venir s’asseoir émaner de sa présence. Attirés par la montagne et le rayonnement de Ramana, des centaines de personnes en quête d’absolu venaient chaque jour lui rendre visite et lui posaient d’innombrables questions d’ordre personnel, religieux ou spirituel. Inlassablement il répondait, conseillait, ou écoutait en silence.

L’ENSEIGNEMENT

Ramana Maharshi ayant vécu un éveil spontané, il n’avait suivi aucune discipline spirituelle, ascèse ou pratique yogique . Il n’avait rien lu des enseignements spirituels contenus dans les textes sacrés de l’hindouisme ; il ne connaissait rien de Sankarâchârya et du Vedanta alors même qu’il se révéla être un pur védantiste. Il n’avait donc rien à enseigner : à la question « un maître est-il nécessaire pour recevoir des instruction spirituelles ? » Il répondit « Oui, si vous tenez à apprendre quelque chose de nouveau. Mais ici, vous devez désapprendre… »

Ramana se contentait de témoigner de l’évidence de la réalité spirituelle dans laquelle il était immergé. Mais, selon le témoignage de tous ceux qui l’ont approché, le coeur de son enseignement se transmettait à travers le silence ; tel Siva Dakshinamurti, le dieu qui enseigne par le silence, Ramana, par la seule présence de son regard, pouvait transformer totalement la conscience d’une personne venue lui poser cent question essentielles pour sa vie, et ce avant même qu’il ait ouvert la bouche.
La réponse ultime était transmise par la simple puissance du regard de celui qui baigne dans la connaissance du Réel. Toutes les questions s’évanouissaient soudain dans ce silence de paix.
Un jour, ses proches disciples lui demandèrent d’expliquer ce que leur apportait l’enseignement par le silence. Sri Ramana les enveloppa de son regard de feu ; tous attendirent la réponse, les minutes passèrent, puis les heures…le soir venu, sans un mot, Ramana se leva et quitta la salle. Les vieux disciples se souvenaient encore de l’intensité de cette journée 50 années plus tard. Cependant, au fil des milliers de réponses verbales ou écrites qu’il donna à ses visiteurs jusqu’à la fin de sa vie, un certain nombre de thèmes essentiels reviennent inlassablement dans son enseignement:



LE « SOI »

Le cœur du message spirituel de Sri Ramana est contenu dans ces courtes phrases :

« Si nous progressons, le monde progressera. Tels que nous sommes, ainsi est le monde. Sans comprendre le Soi, à quoi bon comprendre le monde. Sans la connaissance de
l’Etre, la connaissance du monde est sans intérêt. Plongez en vous-même et trouvez le trésor caché là. Ouvrez votre cœur et voyez le monde à travers les yeux du véritable Soi.
Déchirez les voiles et contemplez la divine majesté de votre propre Soi. »

La quête de l’Atman des écritures sanscrites est la démarche essentielle du chercheur d’absolu. Selon les Upanisads, l’Atman est cette présence divine qui sous-tend notre conscience et qui, résidant au cœur de nous-mêmes, nous relie au Brahman Universel.
Atman et Brahman sont identiques, ainsi le retour de la conscience en l’Atman nous ramène à l’Infini, à Dieu, à l’immortalité. Ce cœur spirituel est notre être même, l’essence de notre identité profonde et la source de la conscience ; Ramana Maharshi, inlassablement, adjoindra ses interlocuteurs de retourner à cette source sacrée que les traductions françaises nomment le « Soi. » Ce centre spirituel n’est pas notre identité de surface, l’ego personnel. Le Soi est un appel intérieur qui réclame le sacrifice du moi illusoire afin de rayonner comme source de l’identité réelle et éternelle qui nous anime.

QUI SUIS-JE ?

Toute la démarche spirituelle transmise par Sri Ramana tourne autour de la question sans cesse renvoyée à l’interlocuteur : « qui suis-je ? »
Constamment, le sage demandait à ses visiteurs d’entrer sur le chemin de l’investigation du Cœur spirituel, la source unique et éternelle de notre être et centre ultime de notre conscience. Cette démarche introspective consiste à suivre la pensée jusqu’à son origine ; elle permet alors de dépasser les limites du moi crée par les pensées et, au cœur
de l’observation silencieuse, d’atteindre la révélation de notre identité réelle : le Soi.
L’immersion dans le Cœur spirituel libère la conscience de l’illusion qu’il y a un observateur, et un monde observé. Le sortilège de la dualité apparente est enfin dissipé et la lumière du Soi dévoile la Réalité unique, éternelle et infinie. C’est à travers les yeux du Cœur que le monde se révèle nimbé du Réel ; sinon il ne serait qu’une pure création de nos pensées.
L’un des nombreux poèmes composé par Sri Ramana dit ceci :

« Lumière de la conscience qui tout embrasse, c’est en toi que se forme l’image de
l’univers, qu’elle y demeure et s’y dissout. Mystère qui détient le miracle de la vérité,tu es le Soi intérieur, le « Je »vibrant dans le cœur. Cœur est ton nom o seigneur ! »
Cet état d’être unifié naît du silence mental et engendre une paix immuable : « Celle-ci
ne peut régner seulement lorsqu’il n’y a aucun dérangement du à la pensée »

 

IL N’Y A RIEN À ATTEINDRE…

Les visiteurs étaient habitués aux enseignements spirituels classiques, aux disciplines et pratiques longues et complexes ; aussi étaient-ils stupéfaits de s’entendre dire qu’il n’y avait rien à conquérir, aucun effort à faire, et que la seule idée qu’il y ait un résultat à atteindre ou que le simple désir de la réalisation spirituelle étaient autant d’obstacles sur le chemin.
D’ ailleurs il n’y avait pas de chemin car le Soi a toujours été présent au centre de nous mêmes. Notre source sacrée n’est pas une chose à atteindre au terme d’un long et pénible voyage mais une lumière à dévoiler. Ce simple changement de regard était l’unique pratique conseillée par Sri Ramana : un retour définitif à notre divinité intérieure. Le Cœur spirituel étant le seul gourou, le maître incarné n’est là que pour révéler la présence du Soi, ce rayonnement intérieur est l’enseignement et le maître véritable.

VIE QUOTIDIENNE D’UN ÉVEILLÉ.

Pour Sri Ramana, la vie était aussi simple et tranquille que l’était son esprit. Il ne tirait aucune gloire de sa notoriété et il n’était pas rare de le trouver assis sur le sol de terre battue de la cuisine, en train d’éplucher les légumes des repas du jour vers 3 h du matin.
Il pouvait aussi interrompre un entretien devant une centaine de personnes pour aller masser les pieds endoloris d’un nouveau venu assis silencieusement à l’extérieur de la salle d’audience ;alors qu’il n’accordait par un regard à quelque important personnage venu de Delhi chargé de profondes questions métaphysiques. Il prenait ses repas assis à même le sol, en compagnie de tout le monde, dans la salle commune.
Vivant presque nu, ne possédant rien, Sri Ramana conservait une simplicité de cœur qui
fascinait ses visiteurs. En fin d’après midi, accompagné de quelques disciples, il prenait son bâton et s’engageait sur le chemin rituel du tour de la montagne et ne rentrait qu’à la nuit tombée pour se retirer dans sa petite cellule monastique. La montagne sacrée d’Arunachala, Sri Ramana la connaissait par cœur ; il en avait arpenté tous les sentiers et avait posé ses pieds nus sur chaque rocher brûlant. Il en avait visité chaque grotte, salué tous les ermites solitaires qui s’y cachaient. Arunachala était son dieu, sa compagne ; il était uni à ce mont comme à son Cœur spirituel.
La journée se passait en entretiens car « Bhagavan » se consacrait entièrement à ses visiteurs. Parfois, aux heures chaudes de l’après-midi un disciple lui lisait les textes sacrés de l’hindouisme qu’il commentait à sa manière ; il apprit ainsi que son expérience intime était décrite dans les antiques Upanisads, le Ribhu Gita, ou les hymnes vedantistes de Shankara ; C’est ce qui lui permit de converser avec les plus érudits de ses visiteurs. Mais souvent il se contentait de leur répondre : « cherchez en vous-même qui pose la question, et vous trouverez la réponse ultime »

SIDDHI ET MIRACLES

amana Maharshi s’est toujours défendu de faire des miracles. Il condamnait la
recherche de pouvoirs spéciaux révèles par les pratiques et les ascèses ; Il mettait en
garde ceux qui seraient tentés de les utiliser lorsqu’ils s’éveillaient spontanément : Cela
ne pouvait qu’accroître le sentiment illusoire du moi alors que celui-ci devait se fondre dans le Soi pour accéder à l’état d’éveil.
Cependant de nombreux disciples ayant partagé la vie quotidienne du sage ont relaté d’étranges évènements : Guérisons spontanées (à commencer par celle de sa mère) ; accroissement inattendu de la quantité de nourriture à l’ashram, lors de visites massives imprévues ; bilocalisation fréquentes en des lieux très éloignés, corroborées par des témoins ; sans compter les étranges visions du coeur de la montagne où résideraient d’anciens Rishis. L’ultime miracle de Sri Ramana en ce monde fut la grande lumière céleste apparue à l’instant de sa mort.

Avant de s’en aller Sri Ramana affirmait à ses proches disciples qu’il serait toujours là, éternellement vivant, à leur côté. Il est vrai que depuis sa mort, les témoignages de sa présence spirituelle à Tiruvannamalai sont fréquents et il arrive parfois au chercheur spirituel que la simple vision de l’image du sage allume au cœur de l’Etre une flamme d’amour absolu qui embrase la conscience. Cette expérience est vécue comme le « darshan », la bénédiction de Sri Ramana, véritable initiation qui, souvent, engage celui qui l’a reçue sur le chemin de l’éveil spirituel.

LE RAYONNEMENT

 

Cette présence subtile attire toujours autant de monde à Tiruvannamalai. De son vivant, Sri Ramana reçut la visite de sages accomplis tel Swami Yogananda, ou Swami Ramdas (qui, après l’avoir rencontré alla se retirer 49 jours dans une grotte de la montagne ); ou encore le père dominicain Don Le Saux ( qui alla ensuite s’isoler plusieurs mois dans la grotte de Virupaksa) ;
Mais depuis sa mort, non seulement les visiteurs étrangers continuent d’affluer, mais de grands maîtres contemporains s’avouent directement reliés à la présence spirituelle de Sri Ramana : Nissagardatta Maharaj ; Swami Poonja (qui demanda à tous ses disciples de se rendre à Arunachala après sa mort) ; Ram Surat.Kumar, le fou de Dieu et, enfin, Ammachi, la sainte du Kerala, qui envoya son remier disciple au pied du mont sacré en lui demandant d’y lire les enseignements de Sri Ramana ; pour le convaincre elle ajouta : « Ramana était l’incarnation de la dévotion à Arunachala, et ce seul nom faisait naître dans ses yeux des larmes d’amour. »
Ramanashram est ouvert aux visiteurs ; il est possible de venir se recueillir devant le tombe de Ramana Maharshi et de méditer là où il enseignait. Un chemin se pierre gravit la montagne vers Skandashram, à mi pente, où le sage résid a loin du monde pendant plusieurs années ; là, on s’assied en silence sur la petite terrasse qui surplombe le temple de la ville d’où monte la rumeur des hommes, comme un appel vers la paix du Cœur.

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Commentaires: 16
  • #1

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:39)

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  • #2

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:44)

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  • #3

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:44)

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  • #4

    ^(#$!@#$)(()))****** (lundi, 16 août 2021 07:45)

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  • #5

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  • #6

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  • #7

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  • #8

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  • #9

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:46)

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  • #10

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:46)

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  • #11

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:48)

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  • #13

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:49)

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  • #14

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:50)

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  • #15

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:50)

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  • #16

    pHqghUme (lundi, 16 août 2021 07:51)

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