20/01/2020 Méditation et thérapie ?

Nous avons déjà évoqué le fait que méditation avait la même origine que médication. Alors, la méditation par l’accueil de soi est-elle une forme de thérapie ? On pourrait le croire en lisant un article récent de la revue Psychomedia concernant les effets des « psychothérapies métacognitives ». Vous ne connaissez pas ? Moi non plus. Vous connaissez sans doute les psychothérapies cognitives basées sur une forme de ré-apprentissage face à des comportements dépressifs ou anxieux. Le dépressif apprend à ne plus ruminer ses idées noires et l’anxieux à ne pas anticiper le malheur. Un travail de reconstruction mental est proposé pour reconstruire les processus mentaux défectueux. Logique, mais un peu trop simple quand on sait qu’un symptôme a toujours une fonction, une raison d’être qui conduit à ce qu’on nomme la résistance au changement. Bien connu des thérapeutes et qui constitue aussi la raison d’être de l’accueil de soi : respecter ces résistances pour aller plus profond en soi et que soi les lèvent sans inquiéter le moi.

La métacognition consiste à ne pas se focaliser sur l’analyse des processus de pensée défectueux, et observer ceux-ci sans y prêter intérêt pour s’intéresser à autre chose. Ce que répétait inlassablement Krisnamurti au siècle dernier et que répètent à leur tour tous les guides en méditation. Je vous transmets un extrait de cet article.

« Lorsque des pensées négatives surviennent, essayer de les supprimer sape l'énergie et ne résout rien, soulignent les chercheurs. Les patients doivent (c’est moi qui souligne) laisser les préoccupations surgir, mais s'entraîner à devenir un observateur passif, à répondre à ces pensées avec une attention détachée. »

Mais c’est précisément s’ils doivent faire quelque chose avec ou contre ces pensées que les résistances se lèvent.  Au lieu de l’entraînement au détachement, je propose de prendre ces pesées dans ses mains, et d’accueillir soi globalement en se lovant dans le goût du respir. Sans effort, et dans le plaisir d’être en soi, l’activité mentale devient paisible.

Y sentez-vous une forme de thérapie ?