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Le souffle et le Soi

Garder les yeux ouverts.

Ne regardez pas ce que vous voyez. Voyez-le simplement. Glissez ainsi de la perception à la sensation. Maintenant, sentez que vous respirez. Vous voyez toujours le monde et vous êtes au service de SOI. SENTEZ vraiment votre respiration.  Inspir. Ue seconde de suspension pour mémoriser la sensation. Expir. Une seconde encore pour mémoriser la sensation. Continuez Jusqu’à sentir le plaisir de respirer. Une saveur sur laquelle vous ne mettez aucun nom. Juste la goûter. Essayer en respirant plus fort, moins fort. Choisissez votre plaisir. Rester un peu ainsi. Cela est pour vous. Vous êtes au seuil du SOI. C’est joyeux. Vous pouvez constater que, sans perdre la conscience du monde, vous n’avez pensé à rien. Vous avez décroché du moi-je et vous vous êtes abandonné à soi. La lecture, bien qu’étant activité mentale, vous a guidé au fond de vous-mêmes. Le mental a laissé faire sans vous déranger.

Qu’est-ce donc que ce SOI ? Qu’est-ce donc que ce soi qui sous-tend l’activité mentale et que vous pouvez toujours retrouver quand vous le souhaitez. Un soubassement du moi-je, tranquille, paisible, joyeux. Il est UN avec le souffle de la vie. Il répond présent quand vous avez décidé de l’accueillir. Sinon, il veille en vous. C’est pourquoi peut-être vous ne le connaissez pas.

Il n’est pas contrariant, sauf quand vous vous mentez à vous-même. Qui ment dans ces cas-là ? Ce n’est pas le soi lui-même, mais son « porte-parole » : le moi-je qui fait son malin. Et si l’on est un peu intuitif, on sent qu’il triche. Dans ces cas-là on sent le « faux self ». On sent une discordance entre le moi et le soi sous-jacent. Le soi est en deça du vrai et du faux. Etant simplement le souffle de la vie, il est. C’est pourquoi on le nomme le fond de l’être. Il n’est pas jugeant, il est en dehors de la culpabilité. C’est pourquoi, si vous avez senti ce faux self, ce n’est pas le soi qui vous l’a fait remarquer,  mais le moi qui se sent mal à l’aise.

La perception est la sensation après que le moi-je s’en soit emparé avec l’outil du mental. Le cortex est passé par là. Et, pour faire allusion au modèle analytique, c’est le surmoi qui s’est manifesté dans le faux self. Le soi, lui, n’a pas de compte à rendre au surmoi. Il vit et s’exprime, c’est tout.

Le cortex est l’éminence grise de toutes les perceptions, le sixième sens. Il s’est construit chez l’embryon après le cerveau central qu’il surplombe de tout son poids. Sa plus belle réalisation, c’est assurément le moi-je. Mais il lui faudra du temps pour le  construire. A douze ans, on peut dire que le plus gros est fait. Mais savez-vous à quel âge le moi-je commence sa carrière ? Savez-vous que la pensée commence seulement à sept mois chez le bébé ? Cet évènement paraît futile. Tellement futile qu’il échappe à la plupart des théories psychologiques. Nous y reviendrons.

Sachez déjà que toutes les théories  psychologiques font l’impasse sur la façon dont l’embryon, le fœtus puis le nourrisson, pendant seize mois, sont en interaction avec leur monde qui n’est ni intérieur ni extérieur (dans une vacuité d’objets), géré par un logiciel qui n’est pas le mental. Comme ils n’en ont pas la mémoire (du moins la mémoire objectale qu’ils utilisent avec le mental), toutes leurs théories s’originent dans l’univers du mental. Et cette erreur qui consiste à fonder toutes leurs théories en faisant l’impasse sur ces seize mois d’existence de la première enfance est d’une importance fondamentale car elle porte sur ce qui forme le fond de l’être humain.

 

Deux exemples incroyables : la libido n’y est que tendresse et la violence  n’y existe pas !

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