L’éveil, question d’attitude. Méditer au
quotidien peut consister, chaque jour, après le petit déjeuner par exemple et avant
de se lancer dans le « faire », à prendre un moment, une demi-heure disons, pour
s’accueillir, afin de ne pas être aspiré
par le moi-je. Silence, arrêt sur image, détente des muscles en position
assise. A ce moment, la place de l’attention est mise sur le souffle. Sentir
le souffle tout d’abord. Sentir le souffle se porter sur le ventre, puis
sur le diaphragme, puis sur les côtes flottantes, puis sur les autres côtes,
les pectoraux, la bouche et le nez, le sentir monter dans la tête et sortir par
le sommet du crâne. Ce premier enracinement dans votre corps donne vie à votre
présence au monde. Damasio parlerait peut-être d’un proto-soi.
Avant de partir dans
le mental, donnons sa place au soi. Pour cela, soyez attentif maintenant
pendant une minute ou deux, à la saveur de votre souffle. Non plus son parcours
dans l’espace de votre corps, qui appartient
au mental de la perception, mais à sa saveur. La saveur, c’est du
sentir, du plaisir, du bien-être. Se plonger dans ce sentir. Le goûter. Le soi
est là. Présence vivante. Vous êtes cela. Comme le nourrisson ouvert à la vie. Rester dans cette sensation le temps que l'on peut/veut. Vous pourrez alors
devenir moi-je et faire ce que vous avez à faire. Cela aura alors une vivance
nouvelle. La parole montera à partir de soi dans votre bouche. L’écrin du soi lui
aura donné tout son sens. Vos mains seront riches de cette vivance et se
porteront sur l'ouvrage avec compétence. Elles iront vers l’autre ou s’ouvriront avec la tendresse de la vie. Une question
d’attitude.
Écrire commentaire